Au lendemain de sa résurrection "surprise" lors de la 15e étape du Tour de France 2007 entre Foix et Loudenvielle-Le-Louron, Alexandre Vinokourov tombe à son tour! Le coureur kazakh a en effet subi un contrôle positif aux transfusions homologues à l'issue du contre-la-montre d'Albi qu'il avait d'ailleurs remporté. Autant dire que le Tour de France replonge une fois de plus (de trop?) dans des sombres histoires de dopage qui n'auront cessé depuis le départ de Londres d'alimenter la chronique.
Vinokourov ne pourra cette fois-ci plus nier s'être dopé...Il ne manquait plus que ça. Les soupçons pesaient en effet très lourd autour de Vinokourov. Le Kazakh est désormais passé dans le camp des dopés. Tout simplement. Comme une évidence, serait-on tenté de dire, tellement le faisceau de présomptions se resserrait autour du leader de l'équipe Astana. Sa défense qui consistait à dire «pas vu, pas pris» vient de voler en éclats puisqu'il a été contrôlé positif aux transfusions homologues lors de la 13e étape, un contre-la-montre de 54 kilomètres, disputé samedi autour d'Albi. Il s'agit d'une méthode de transfusion sanguine effectuée à partir d'un donneur compatible. Le laboratoire de Châtenay-Malabry a utilisé une méthode qui a pu mettre en évidence la présence de deux types de globules rouges, ce qui a confondu le Kazakh.
On se souvient évidemment d'emblée de son énorme défaillance dimanche dans la fameuse étape du plateau de Beille avec au final une 81e place à 28'50 du vainqueur. Le lendemain, « la magie » avait opéré et Alexandre Vinokourov avait réalisé un exploit dont il a le secret en s'imposant à Loudenvielle. Mais à quel prix ? C'est un nouveau pavé qui tombe dans la mare du Tour de France. Celui, soi disant du renouveau... Vinokourov est pris et Astana va s'en aller. L'image du Tour est forcément écornée. Si de nombreux coureurs distancés irrégulièrement par ceux qui trichent peuvent jubiler, ce nouveau coup dur porté au cyclisme ne sera peut-être pas sans conséquence pour un sport et une épreuve montrés du doigt, et que les différents sponsors sont prêts à quitter...
Encore le Docteur Ferrari
Comment faire confiance à qui que ce soit. Vinokourov n'était pas concerné par l'affaire Puerto. Il ne s'agissait manifestement que d'un réseau... Mais après tout, on se souvient aussi que le Kazakh n'hésitait pas à officialiser, peu avant le départ de la Grande Boucle dans les colonnes de L'Equipe, sa liaison avec le sulfureux docteur Ferrari: "Personne ne m'a poussé à aller vers Ferrari. J'ai seulement écouté des gens comme Mario Cipollini, qui en disaient le plus grand bien. Armstrong aussi travaillait avec lui. Je ne voulais pas me priver de cette expérience. (...) Ses plans d'entraînement sont pointus et performants (...) C'est étrange, mais j'ai parfois l'impression de retrouver dans ses méthodes de travail celles que j'ai connues du temps de l'URSS."
Aujourd'hui, Alexandre Vinokourov va quitter le Tour de France. Mais c'est un ensemble qu'il va falloir démonter pièce par pièce. Celui du dopage. Les années passent, les coureurs aussi, mais le problème fondamental, lui ne change pas. L'espoir de gagner à n'importe quel prix reste le plus fort. Jusqu'à quand ?
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